Elle l'a fait.
C'était il y a un peu moins de dix ans. J'ai déraillé. Sortie sans issue, voie de garage. Au revoir ces années de travail. Tout s'est arrêté au fond d'un couloir, dans un bureau pourtant agréable. Boulevard Richard Lenoir. Incapable de gérer le stop and go. Un beau placard dans lequel j'ai étouffé.
Raconter ce dont j'étais témoin mais qui semblait tellement improbable. Quitter cette honte qui colle à la peau. sauvegarder ce qui restait de confiance en moi je n'ai pas pu. je n'avais pas le caractère, la force pour ça. J'ai fui.
Plus tard, retrouver un autre couloir. Mais avoir toucher le fond aide. Tenter de jouer le bouclier. Et puis on s'habitue au placard. La révolte est encore là. Mais il y a le cynisme maintenant.Ils m'ont eue. Je ne suis que l'ombre de ce que j'ai été. Du mal à se regarder dans la glace pour quelques siècles encore.
Mais il y a une plus jeune qui, elle, raconte. Elle a osé parler. Elle dénonce. Merci très chère Zoé Shépard. Je suis perdue pour la cause. Mais elle se bat, à sa manière. L'ironie ça sauve parfois.