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Tendre Arsenic...
3 juin 2012

Comme si....

Comme si tout était facile, souriant. Tout était donné d'avance, prévu. Prévisible. Ridicule. Comme si, finalement l'être que je suis n'existait plus vraiment, devenu une partie d'un tout. Ce qui est vrai pour les autres devient impropre pour moi. 

La première rupture c'est qu'il y a un homme dans ma vie. Ce qui signifie que certains mots me sont interdits. Je ne peux plus ressentir certains sentiments. C'est indécent. Je suis l'obèse qui tente de parler  avec des enfants affamés. J'ai quelqu'un. Je ne suis donc plus seule. Plus incomprise. Plus d'insomnie, plus de terreur qui enserre le coeur la nuit. Le jour. Plus l'envie de passer sous la première voiture, plus rien. Je suis épanouie. Je suis en couple. Condamnée à flotter sur un nuage rose. Je suis aimée. je suis condamnée.Pas besoin d'être là. J'ai quelqu'un qui subvient à tout. 

La deuxième rupture, c'est que je suis mère. Je fais partie de ces femmes plus animales qu'intellectuelles. Je ne parle que de bouche à nourrir, de morve, de notes, de couches. Je suis un ventre, un être béat, fondant en larmes devant un collier de nouilles. Condamnée au rose encore. 

Je suis digérée, avalée, rangée, classée dans un joli tiroir. On me ressort de temps en temps. Mais ma place est derrière la vitre. Je ne comprend plus rien de toute façon. Ce que je suis, ce que j'ai été est dissous. Je n'existe plus vraiment. 

Peut être que parfois j'ai envie de fuir, de tout laisser là. Mais je n'ai plus personne à qui le dire. Aimer est un combat Et rien n'est jamais donné dans un couple, jamais figé. Mais là non plus, il n'y a plus personne. Plus personne ne me confie quoi que ce soit non plus. Et même si j'ai vu que le serveur est mignon, je n'ai plus vraiment de sexe. Mon avis ne compte pas. Les non dits, les connivences sont condamnés à n'être partagés qu 'avec une seule personne. Je suis vouée à un être unique. C'est une prison que nous n'avons pas choisi. Il en sort souvent. Moi jamais. je suis une femme. Quand je retrouve les entières, qui avancent , leur fausse solitude en bandoulière, leurs amitiés en étendart, j'ai mal. En silence. Elles qui ne savent pas qu'à deux on est toujours seule. Puisqu'être deux n'est pas se fondre dans l'autre mais lui faire face. Et que l'amour et l'amitié ne s'excluent pas. Qu'avoir un enfant ce n'est pas être fermé à tout ce qui compta. 

Le deuil est dur à porter de ses soeurs. Une partie de moi marche, respire, vit. L'autre fut rangée dans un cercueil, le coeur encore battant. 

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