le kilo de plume et le kilo de plomb

Un trou noir. A chaque bouchée. Parce que si il fallait réfléchir.....

S'il fallait manger avec le cerveau il y aurait ça: cet écoeurement immense, ce refus, l'envie de vomir avant même que les lèvres se soient refermer sur la cuillère. Il y aurait cette sensation à chaque fois de mourir un peu. De s'empoisonner à chaque déglutition. Une mort lente et répugnante, dans la graisse. Mais peut être parce que sa vie compte si peu, on mange....

il y a cette bouée autour du ventre et des hanches. Il y a ces vergetures, marques de la bête; indélébiles.  Il y a ces arrondis, ces courbes, cette volupté de fruit pourrisant, blet. Et les odeurs qui reviennent en tête, les sensations: l'odeur du sucre un peu alcoolisé, l'acidité légère, l'odeur de marécage, la douceur traitre. 

Il ya cette envie de la lame, de l'eau. L'envie du désinfectant, et l'envie de la faim. De la terrible, qui nettoie jusqu'à l'os. 

il ya ce ventre vide, d'un autre vide. Que rien de remplit, même pas les kilos que l'on avale. Etre mort par ce vide là, qui un jour fut plein. Il y va l'attente. La si vaine espérance. 

La haine contre ce corps déjà marqué par la déchéance....L'impossible rêve d'un vide et d'angles avce un plein à l'intérieur.... Un petit rien dans une boite vide....

Les délires d'une Bovary.