la nuit

Attendre qu'elle s'avance, que passé minuit tout se calme, et s'apaise. Et rester seule, avec quelques écrans, et ses fantômes. Se retrouver face à son corps, laissée au tepo du sang qui bat dans ses veines. Se demander pourquoi cette musique entêtante. Aspirer au silence. La nuit comme un cocon, qui nous retient pourtant. Qui porte en elle une étrange promesse. Cele de l'aube à venir. Elle sera aussi vide et stérile que celle du jour d'avant. Mais pour une aube à naitre, on veille pourtant. On ne condamne pas les enfants pour les péchés des pères. Alors une aube pour celles d'avant.....

Il y a le poids des années. La lassitude. L'impression de revivre toujours la même nuit, de ne jamais en sortir. Toujours guetteur. Mais de quoi? Plus rien à défendre. Et rien à conquérir. Les paupières sont lourdes. Sur les écrans, ça twitte, ça poste, ça rit. Mais les battements du coeur couvre ces sons. Chercher du beau encore , pour justifier ses heures. Ne rien trouver en soi. Voir les liens qui se nouent, les  corps qui se rejoignent, entendre les bruits de pas dans l'escalier, les voix  un peu trop ivres. Juste un peu. Attendre l'Aube de toutes ses forces. Pour y retrouver le goût de vivre.

A un moment aller écouter le souffle de son enfant qui dort. Rêver à des matins encore recouverts de brouillard, de rayons balbutiants. Ouvrir un ou deux livres. Tracer quelques signes débiles.

Et puis renoncer et aller s'alllonger juste avant la naissance d'un autre jour. Fermer les yeux aux premiers chants d'oiseaux, comme on renonce.