Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tendre Arsenic...
10 avril 2012

Pourquoi? Parce que...

Premiers mots à jeter sur la feuille blanche et virtuelle. Parce qu'ils étouffent depuis un moment. Ils ne serviront à rien. Mais ils seront lancés quand même. Pas le choix. Comme si tout devait avoir un sens.....

  Il y eut d'abord les mots des autres. Comme une Brindille venue se ficher en plein coeur. Juste deux trois parties de phrase, des fragments de texte, pire qu'un miroir. Se voir, se mirer longuement dans un non portait de soi. Lire, boire les émotions de l'autre, dévorer son texte. Un besoin compulsif de se remplir de quelques signes noirs, des lettres éclatées, comme un souffle que l'on guette, que l'on traque. Et comprendre soudain dans cette quête de quelques étincelles de beau, combien sa propre existence en est dépourvue. Alors, parce que l'on ne sait pas faire autrement que reproduire, refaire, copier, emprunter les mêmes voies que les autres.. .chercher soi aussi son étendue de neige pour la recouvrir de suie.

  Il y eut aussi l'avant. Avant l'accident. Mais il n'y  a pas eu d'accident. Un déraillement alors. Mais lent. Un drame de la lenteur. Une vie qui tourne à l'insipide. Les émotions qui s'apaisent, se calment, jusqu'à ne plus ressentir qu'un peu de gris. Du feu ne garder que la mémoire. Puis, elle aussi qui doucement s'efface. Les cendre que le vent balaie. Les rêves qui s'étiolent, et le plus grand, qui vire au vulgaire. Devenir adulte? Faire des concessions? Vieillir? Non. C'est autre chose. Un poison distillé jour à jour, goutte après goutte. Avec la tendresse des êtres qui se figent, et qui déjà ne vivent plus. Ils vous regardent mais ils sont morts. Quelque chose qu'on appelle peut être la douceur de l'existence. et qui n'est plus tout à fait vivre.

  Et puis parce qu'il y eut cette gamine, disparue depuis longtemps sous la graisse. Le premier effet du poison, le plus violent sans doute ce fut la perte des mots. Cette impossibilité à communiquer.  Ces mots qui l'avaient sauvée ont perdu toute consistance. Ils ont été démembrés, dénervés. Vidés. le plus affreux ce fut peut être l'absence de douleur. Elle eut beau chercher en elle, ronger jusqu'à l'os, impossible de rien ressentir. Au fond, ce n'était plus qu'un marécage, quelques vestiges pourrissants... Le mal commença il y a un peu plus de dix ans. Cela fait pas mal de temps que la gamine ne pipe mot. Elle vit peut être encore, sous la carcasse alourdie. Mais rien n'est moins sur.  Le beau des autres fait frissonner encore. Une brindille a traversé la surface. Alors peut-être...Alors malgré la graisse, et même si c'est perdu d'avance, tracer quelques signes dans le virtuel. Pour se retrouver. ou se perdre tout à fait.....

Publicité
Publicité
Commentaires
Tendre Arsenic...
Publicité
Tendre Arsenic...
Archives
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité